hotel-orient.jpgIl ne peut être admissible de parler de Tiaret sans évoquer les années 70. Le comportement de familiarité entre sa population. Tout le monde est unanime à dire que nous étions une grande famille. Les enfants sont élevés par tout un chacun, les voisins, l'épicier du coin, le gardien de l'école ou le simple passant. Pour certains ces dires sont de la pure nostalgie, d'autres sont catégoriques. La relation humaine a changé depuis c'est tout. essayons voir la chose de plus prêt.

 La vie était communautaire. Es la pauvreté qui faisait que les gens restaient solidaires entre eux,  en l'absence de conflit d'intérêts ? L'Algérie venait de sortir de l'ére coloniale et cette union acquise toute au long des années de braises a gardé ces liens solidaires intacts. On pouvait voir les familles durant les weekends ensoleillés profiter de la beauté de cette region. Quitter la ville pour aller s'installer en plein nature et ils avaient l'embarras du choix, Sidi M'hamed sur la route d'Alger, El Abdia pour les gens qui habitaient les hauteurs de la ville ou le plateau pour les plus fortunés, la foret des pins pour les jeunes, il y'avait aussi les scouts qui encadraient les jeunes ou le stade pour voir un match. En un mot, une joie de vivre. La confiance y était, la réconciliation après les conflits y était aussi.

 Voici quelques éléments de réponses. Les gens vaquaient à leurs occupations car la ville offrait une large possibilité de travail déjà à en citer quelques unes: la Sempac et les docks, la santé, l'éducation, la commune, les ponts et chaussées... d'un coté. Le besoin matériel était rudimentaire de l'autre coté. Le gros problème de cette époque provenait de l'hégémonie du parti unique, il désignait qui il voulait pour être maire, directeur d'école, ou SG de la section syndicale... Au milieu des années 70 le vent des libertés politiques a commencé à souffler sur l'Algérie chez les jeunes. L'arrivée de l'industrie (textile, fonderie, mécanique ) les luttes syndicales apparaissaient. les jeunes de la JFLN ont commencé à prendre goût à la vie politique. la naissance de l'UNJA a donné un tremplin à cette jeunesse pour s'exprimer. Cette époque est aussi caractérisée par l'élection de la première APN, Les débats politiques prennent places dans la vie quotidienne, mais sans HAINE. C'est une nouvelle ère. 

 Les idées (révolutionnaires, progressistes ou conservateurs...) se confrontaient sur le terrain. Des batailles politiques se livraient autour questions politiques, se multipliaient surtout lors des élections et dans les usines et autour de la constitution.... Cela a fait des émerger de nouvelles forces vives et l'apprentissage de nouvelles formes de luttes modernes (manifestation, assemblée générale, grève, pétitions). Malgré la répression et la politique d'exclusion opérées par le parti unique sur toutes les organisations UGTA, UNFA, UNJA, du FLN utilisant tous les moyens: licenciement, menaces et intimidations de tout genre, de par les services de sécurité, les directeurs. Ces milliers de militants ont toujours forcé ces barrières. La société commençait à saisir l'importance de ces luttes et à adhérer en nombres. Au lieu d'aller à l'avant et construire un pays modernes et social auquel aspirer tous les algériens. Le pouvoir a choisi une autre solution. La complicité commençait à s'installer entre le pouvoir et les idées obscurantistes et rétrogrades. Les mosquées étaient les lieux de regroupement, de propagande et de préparation des plus jeunes par les entraînements physiques et le bourrage des cranes pour la "guerre sainte", les premiers signes commençaient à apparaître avec l'intolérance et la violence. En cette même période les organisations démocratiques se voyaient traqués et les locaux fermés l'un après l'autre, et tous commençaient à devenir HRAM. Tout celui qui bouge est COMMUNISTE relativement à la présence du Parti d'Avant Garde Socialiste (clandestin à cette époque). Cela a duré des années jusqu'à Octobre 88. 

 

 

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